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SEPT.
2013
Paris

EXPO : Anke Feuchtenberger

Anke FeuchtenbergerExposition de la berlinoise ANKE FEUCHTENBERGER qui s'est faite remarquer en France avec La petite dame, La Putain P à L'Association et La Putain P jette le gant au Frémok en collaboration avec l'écrivain Katrin de Vries. En 2008, elle a reçu le prix du meilleur auteur germanophone au Festival d'Erlangen en Allemagne.
Le vernissage aura lieu le jeudi 13 juin à partir de 18h30 en présence de l'artiste.

Ouverture de 14h30 à 19h00 du mardi au samedi.

Quelques mots sur Anke Feuchtenberger...

Son talent est aussi exceptionnel que son itinéraire : née Berlinoise de l’est, elle n’a découvert la bande dessinée qu’à 26 ans, après la chute du Mur. Dessins uniques ou récits graphiques, c’est pour mieux saisir le réel que ses œuvres plongent tour à tour dans le cauchemar et le rêve.
Anke nait en 1963 à Berlin-est. Le Mur a deux ans. Père gra- phiste, mère professeur de dessin, maison bourrée de livres. Elle découvre Rodolphe Töpffer, l’estampe japonaise, la Renaissance italienne. Plus tard, étudiante aux Beaux-arts - des Beaux-arts socialistes, aussi rigides qu’académiques - elle succombe à Giacometti : « Son sens de l’espace m’obsédait. Je voulais dessiner comme lui... Ah ah ah. »
Elle cherche à se lancer dans la création d’illustrations et d’affiches, mais en RDA, impossible de publier si l’on n’est pas dans la norme. L’underground ? « Ambivalent et complexe, il n’existait pas en tant que tel. En outre, s’y mêlaient de nombreux intérêts politiques. Et l’art officiel, évidemment, dépendait du régime. » En 1988, elle crée le collectif avant-gardiste Glühende Zukunft (Avenir radieux) avec trois artistes masculins. L’un d’eux, Henning Wagenbreth, jouera un rôle majeur dans sa découverte du graphisme politique - par le biais des affiches - des expositions, des actions et des comics.
Dans un pays en pleine métamorphose, elle se retrouve avec son diplôme des Beaux-arts et son petit garçon qu’elle élève seule : « Je travaillais comme une dingue. Nourrie de posters polonais, de bouquins tchèques, de films russes, j’ai cherché de nouveaux modes de récit dessiné. Je suis tombée sur Loustal, Mark Beyer, Mattotti. Ils m’ont ouvert les yeux. » Elle a 26 ans. Pour que le quotidien n’affecte pas sa création, elle vivra de petits boulot jusqu’en 1997. On lui propose alors un poste d’enseignante dans une uni- versité de Hambourg. En 1993, quatre ans plus tôt, elle a publié son premier livre, remarqué par de jeunes éditeurs, tel Jochen Enterprises qui éditera son travail jusqu’en 2001 - ou Reprodukt, chez qui sortira la même année l’extraordinaire « Das Haus ».
Anke Feuchtenberger affirme que chacun de ses ouvrages porte une valeur autobiographique... mais n’est pas pour autant une vraie autobiographie. Scindée en trois livres, « Die Hure H », (La putain P), sur des textes de Katrin de Vries, est l’un des pivots de son œuvre. La petite putain permet à l’auteur d’aborder les secrets des femmes, leurs forces, leurs vulnérabilités. Lorsqu’elle ne se reconnaîtra plus dans son personnage, Anke l’abandonnera. Elle s’écartera également du féminisme des années 90, ankylosé et politisé, précisant : « mais je suis une femme, et tout ce qu’une femme peut être, peut faire, m’intéresse et trouve place dans mon travail. »
Le corps, féminin, masculin, animal, reste un point d’appui de ses mondes. Les mutilations muettes que s’inflige sa Petite sirène sont déchirantes. Ailleurs, ses escargots mêlent leur bave dans un tango sensuel et figé. Dans « we- hwehwehsuperträne.de » (wwwsuperlarmes.de), une Ber- linoise de l’est survole en sanglotant l’architecture sinistre de la Karl Marx Allee. « Si seulement j’avais su ça plus tôt », dit sa bulle. Le livre se compose d’une suite de dessins au fusain sur toile. Des œuvres indépendantes, riches chacune d’interprétations multiples, mais qu’il est difficile de ne pas chercher à associer : « Il était important pour moi de voir comment les images s’accorderaient ensemble et quels espaces elles ouvriraient », explique Anke. De même, elle alterne par vagues « les histoires, les grands dessins sans lien narratif, les séries d’images poétiques, les comics. ». Et puisque l’architecture et l’environnement social la passion- nent, elle a rassemblé dans « Die Spaziergängerin » (La passante) des impressions urbaines saisies à Guimarães, à Hambourg, à Tel-Aviv. Suivront Paris, Rome et Berlin. Entre deux vagues de « fantastique. »
Anke Feuchtenberger enseigne toujours à Hambourg - comme son compagnon, l’artiste italien Stefano Ricci, ren- contré en 2002. Ils vivent près de la frontière polonaise, « là où les espaces sont vraiment vides ». Ils ont fondé la maison d’édition graphique Mami Verlag, qui publie leurs œuvres et celles de jeunes artistes. Anke travaille actuelle- ment à un récit long qui intégrera son album « Grano Blu » où, déjà, trois histoires s’entrelacent.

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