Gaston Lagaffe au ciné : M’enfin !

Oui, j’ai vu le film Gaston Lagaffe de Pierre-François Martin-Laval ! J’avais un peu peur de ce que j’allais trouver, car la bande annonce et les photos qui avaient circulé m’avaient inspiré quelques réticences. Au final, pas un grand film, mais pas non plus une catastrophe.

Dupuis devient AuPetitCoin

Dans cette version cinématographique, les locaux ne sont plus ceux d’un éditeur de BD, mais ceux de AuPetitCoin, un site de vente en ligne qui « rend utile ce qui est inutile ». Le changement de décor permet d’actualiser l’univers en le rendant plus contemporain. Evidemment, on y perd tout le côté édition et les collègues de Gaston ont d’autres jobs.

L’univers du notre super-gaffeur est assez bien rendu, avec son bureau bordélique, ses inventions farfelues, sa mouette, son chat…

Un casting plutôt réussi

Le casting est assez réussi. Prunelle joué par Pierre-François Martin-Laval est proche de celui de Franquin: il hurle des Rognntudjuuu, gesticule, s’énerve sur Gaston… On est dans le ton. Théo Fernandez -qui jouait Donald, le cadet intello de la famille Tuche– est pas mal. Il est mou, fatigué, imaginatif, roule en Fiat 509 et joue du gaffophone. Mais avec son pull vert trop court, ses espadrilles, son dos voûté, son air endormi, il est un peu trop caricatural à mon goût. Mademoiselle Jeanne (Alison Wheeler) est convaincante en amoureuse transie. Arnaud Ducruet est aussi con que Longtarin, donc parfait. De Mesmaeker (Jérôme Commandeur) qui tente de signer ses fameux contrats est aussi excessif que celui de la BD. La ressemblance entre les acteurs incarnant Jules-de-chez-Smith-en-face et Bertrand Labêvue et les personnages de Franquin est saisissante. Par contre, le chat et la mouette sont méchants et le rendu en images de synthèse peu persuasif.

Mademoiselle Jeanne essaie une invention de Gaston

Une histoire peu crédible

C’est très certainement le point faible du film : l’histoire. Le scénario est simpliste. Le projet de rachat du site sert de fil conducteur, tandis qu’un quiproquo sauve Gaston du licenciement. On assiste à une succession de séquences où alternent les bêtises -voire les catastrophes- de Gaston et les séances de signatures avec De Mesmaeker qui rêve de racheter AuPetitCoin. Prunelle n’a pas les réactions dignes de son personnage : il ne s’occupe que de Gaston et laisse partir à vau-l’eau son entreprise qui se retrouve en quasi faillite.

Les lecteurs de la bande dessinée épingleront quelques gags connus, mais ce n’est pas suffisant pour en faire un film intéressant et vraiment marrant. On sourit quelques fois, mais on ne rit pas ou trop peu. On nage dans une sorte d’épopée burlesque où tout est exagéré et caricatural. On a du mal à croire en cet univers. Ce qui passe sur papier n’est pas forcément plausible sur grand écran avec des personnages réels.

Burlesque, vous avez dit burlesque…

En résumé

Ce n’est pas la pire adaptation de BD que l’on a vu. Les acteurs sont assez bien dans le ton et l’univers farfelu est assez bien rendu. C’est assez amusant de voir les inventions de Gaston fonctionner « en vrai ». Le souci c’est que ce qu’on retient de l’histoire, c’est une succession de saynètes suivant un bien mince fil conducteur. C’est toujours un peu difficile d’adapter une bande dessinée à gags en histoire complète. Et là, Pierre-François Martin-Laval est passé à côté. Dommage…

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